La fabrique des SMS

1. Cadre juridique

L’envoi de SMS à caractère commercial, informatif ou transactionnel est strictement encadré par la loi française et européenne :
  • Code des postes et des communications électroniques (CPCE) – article L34-5

  • Règlement général sur la protection des données (RGPD – UE 2016/679)

  • Code de la consommation (articles relatifs à la prospection directe)

  • Décisions ARCEP (notamment n° 2018-0881 et 2022-1583)

  • Recommandations CNIL (délibérations n° 2012-209 et n° 2020-091)

  • Charte d’usage des numéros courts SMS/MMS – Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms)

2. Catégories de SMS

SMS transactionnels

Messages liés à une action initiée par l’utilisateur, comme :

  • confirmation de commande,

  • notification de livraison,

  • code de vérification, etc.

➡️ Ces messages ne nécessitent pas de consentement commercial, mais doivent respecter le RGPD (finalité, sécurité, durée de conservation).

SMS promotionnels / marketing

Messages contenant une offre, une promotion ou tout contenu publicitaire.

➡️ Ces envois sont soumis à des règles strictes :

  1. Consentement préalable du destinataire (« opt-in »).

  2. Droit d’opposition clair et gratuit (« STOP »).

  3. Identification de l’expéditeur obligatoire.

  4. Respect des plages horaires autorisées.

3. Consentement préalable (Opt-in)

Avant tout envoi de SMS commercial, l’expéditeur doit obtenir un consentement explicite.

Conditions de validité :

  • Le consentement doit être :

    • libre (non imposé),

    • spécifique (pour la prospection SMS),

    • éclairé (le destinataire comprend à quoi il consent),

    • et documenté (preuve à conserver).

  • Une simple collecte du numéro ne suffit pas.

  • L’utilisateur doit être informé qu’il recevra des SMS à visée commerciale.

Exception : clients existants

Il est possible d’envoyer des SMS sans consentement explicite uniquement si :

  1. Le destinataire est déjà client.

  2. Le produit ou service proposé est similaire à ceux déjà achetés.

  3. Il a été informé de son droit d’opposition.

  4. Il peut se désinscrire facilement.

4. Droit d’opposition obligatoire (« STOP »)

Base légale

  • Article **L34-5 du Code des postes et des communications électroniques (CPCE)**

  • Délibération **CNIL n° 2012-209 du 21 juin 2012**

  • Décision **ARCEP n° 2018-0881**

  • **Charte FFTélécoms des numéros courts SMS/MMS**

Le destinataire doit pouvoir **s’opposer simplement, gratuitement et à tout moment** à la réception de SMS commerciaux.

Ce droit d’opposition est **obligatoire** pour tous les SMS à but promotionnel, quel que soit l’expéditeur.

Bonnes pratiques recommandées

1. Ajouter la mention STOP **à la fin du message**, de manière lisible.

2. Éviter les abréviations floues (“STOP SMS” est acceptable, “STOP MSG” non).

3. Tester régulièrement la **fonctionnalité de désinscription**.

4. Tenir un **registre centralisé des désinscriptions** (par service ou par marque).

5. Ne jamais envoyer de SMS commercial à un numéro inscrit dans ce registre.

6. En cas d’incident technique, suspendre les envois jusqu’à correction.

Pour les expéditeurs alphanumériques

Le mot “STOP” doit obligatoirement apparaître dans le corps du message.

Pourquoi ?

L’expéditeur utilise un nom (ex. `MAISONVERT`) et non un numéro.

Le destinataire ne peut pas répondre directement.

Il faut donc indiquer une voie claire et alternative pour se désinscrire.

D’où la mention obligatoire dans le SMS, par exemple : STOP au 36000

Exemple conforme :

MAISONVERT : -20 % sur notre nouvelle collection 🌿
Offre valable jusqu’au 31/10.
STOP au 36000

Références :

Article L34-5 CPCE

Charte FFTélécoms

CNIL – délibération n° 2012-209

ARCEP – décision n° 2018-0881

Pour les expéditeurs numérotés à 5 chiffres (short codes 36xxx)

Le mot “STOP” n’est pas toujours obligatoire dans le texte, 

mais le mécanisme de désinscription doit exister et fonctionner.

Explication :

Les SMS envoyés depuis un numéro court à 5 chiffres sont bidirectionnels. 

Le destinataire peut donc répondre directement « STOP » à ce numéro. 

L’opérateur ou la plateforme doit alors :

  1. intercepter le message, 

  2. traiter la désinscription immédiatement, 

  3. enregistrer la demande (traçabilité CNIL).

⚠️ Cependant :

Si le short code est mutualisé entre plusieurs services, le SMS doit préciser le service concerné. 

  Exemple : 

  > “Vous recevez ce message de MAISONVERT. Répondez STOP MAISONVERT pour vous désinscrire.”

Et si le message a une finalité commerciale, la CNIL recommande fortement de maintenir la mention “STOP” visible dans le message, même si le code court accepte déjà les réponses STOP.

5. Identification de l’expéditeur

Objectif : garantir la transparence et l’authenticité de l’expéditeur pour le destinataire.

Contenu obligatoire

Chaque SMS doit comporter :
  • Une identification claire de l’expéditeur :
    • un nom alphanumérique (jusqu’à 11 caractères, ex. MAISONVERT, EDF_FR),
    • ou un numéro identifiable (ex. 06…, 07…, ou numéro court 36xxx).
  • Un lien ou texte permettant d’identifier la société (raison sociale, marque).

Ce qui est interdit

L’utilisation de :
  • numéros masqués ou anonymes,
  • numéros étrangers pour contourner la réglementation française,
  • noms d’expéditeur trompeurs ou génériques (ex. “SERVICE”, “INFO”, “ALERTE”),
  • usurpation d’une marque tierce (fraude, phishing).

💡 L’ARCEP maintient un registre national des expéditeurs SMS déclarés

Emetteurs personnalisés interdits

1. Mots liés à des institutions financières ou bancaires

Interdits sauf autorisation officielle écrite de l’établissement. Ces termes sont très surveillés car utilisés dans des campagnes de phishing :

BANQUE, BANQUEPOP, BRED, CREDITAGR, CAISSEEPA, SOCGEN, SG, BNP, LCL, CIC, HSBC, REVOLUT, N26, PAYPAL, VISA, MASTERCARD, CB, APPLEPAY, STRIPE, BANQ, COMPTE, VIREMENT, FACTURE, PAIEMENT

 

2. Mots relatifs à des institutions publiques, services d’État ou autorités

Strictement interdits (sauf usage par un organisme public enregistré). L’usage de ces termes par des entreprises privées constitue une usurpation d’identité d’organisme public (délit pénal).

GOUVERNEMENT, SERVICEPUBLIC, FRANCECONNECT, IMPOTS, AMELI, URSSAF, DGFIP, SÉCURITÉSOCIALE, POLICE, GENDARMERIE, PREFECTURE, MAIRIE, JUSTICE, CAF, CARSAT, EDUCATION, ECOLE, UNIVERSITE, MINISTERE, INTERIEUR, SANTE, ARMEE, CNAV, CNP, CPAM

 

3. Mots relatifs à des moyens de paiement, sécurité ou authentification

Risque élevé de fraude — interdits sauf service interne vérifié.

CODE, OTP, LOGIN, SECURITE, AUTH, VERIF, CONNEXION,
MOTDEPASSE, PASSWORD, PIN, ID, IDENTIFIANT, ALERT,
ALERTE, WARNING, INFOBANQUE, ACCES, VERIFICATION

 



4. Mots trop génériques ou trompeurs

Interdits pour éviter la confusion du destinataire ou la dissimulation d’identité.

INFO, SERVICE, MESSAGE, SMS, ALERT, CONTACT, CLIENT, ADMIN, TEST, SYSTEM, SYSTEME, MAIL, SUPPORT, TECH, COMMERCIAL, OFFRE, PROMO, MARKETING, PUBLICITE, NEWS

 

5. Mots liés à des marques déposées

L’usage de marques tierces est illégal sans contrat de licence.

AMAZON, APPLE, GOOGLE, MICROSOFT, ORANGE, SFR, BOUYGUES, FREE, META, INSTAGRAM, FACEBOOK, SNAPCHAT, WHATSAPP, NETFLIX, DISNEY, UBER, BOLT, AIRFRANCE, SNCF, LA POSTE, CHRONOPOST, DHL, UPS, FEDEX

 

6. Mots à connotation illicite, médicale ou réglementée

Interdits pour raisons éthiques, légales ou de santé publique.

CANNABIS, CBD, SEXE, PORN, ADULTE, CASINO, PARIS, BET, GAIN, DROGUE, MEDICAMENT, TESTCOVID, VACCIN, CLINIQUE, HOPITAL, URGENCE, MEDECIN, PHARMACIE

7. Mots réservés aux services d’urgence ou d’alerte

Exclusivement réservés aux autorités..

ALERTEFR, FRALERT, URGENCE, SECURITE, SAUVETAGE, CRISE, RISQUE

6. Obligations liées au contenu du message

Mentions interdites

Aucun SMS ne doit :
  • contenir de fausses informations ou promesses trompeuses,
  • faire croire qu’il s’agit d’un message officiel (ex. “URSSAF”, “AMELI”, “IMPOTS”),
  • contenir des liens malveillants ou redirections non traçables. Ces pratiques peuvent être requalifiées en phishing ou publicité trompeuse.

Liens dans les SMS

  • Les liens doivent être sécurisés (HTTPS) et renvoyer vers un domaine appartenant à l’expéditeur.

  • Les liens raccourcis (type bit.ly, tinyurl, etc.) sont déconseillés :

    • Certains opérateurs les bloquent,

    • Ils nuisent à la transparence et à la confiance.

Mentions obligatoires

  • Inclure si possible :
    • le nom commercial ou la raison sociale,

    • la nature de l’offre (ex. “offre valable jusqu’au…”),

    • la mention “STOP au [numéro]” visible et non tronquée.

 

7. Références et responsabilités

Références officielles

  • Code des postes et des communications électroniques (CPCE – L34-5) 🔗 Légifrance

Clause de non-responsabilité – conformité légale

Le présent document est fourni à titre informatif et général.Il n’a pas valeur de conseil juridique personnalisé et ne saurait se substituer à un avis émis par un professionnel du droit.Chaque utilisateur de la plateforme reste seul responsable :
  • du contenu des messages qu’il envoie,
  • du respect de la législation applicable (notamment RGPD, CPCE, Code de la consommation),
  • de la collecte et de la gestion du consentement de ses contacts.
La plateforme fournit les moyens techniques d’envoi, mais n’intervient pas dans la sélection des destinataires, la rédaction ou la finalité des messages.En conséquence, l’éditeur de la plateforme ne saurait être tenu responsable des infractions commises par ses utilisateurs dans le cadre de leurs campagnes SMS.L’utilisateur s’engage à respecter l’ensemble des lois et règlements applicables et à indemniser la plateforme en cas de réclamation, sanction ou dommage résultant d’un usage non conforme du service.

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